Quand on compose de la musique, un des plus gros challenge réside dans le fait de composer un hook entêtant, qui donnera une âme au morceau et contribuera à le rendre mémorable. Mais comment composer une musique avec un hook efficace ? Le hook (qui signifie crochet en anglais) est un riff ou une mélodie constituant le motif principal d’un morceau sensé capter l’attention de l’auditeur. Par exemple, les morceaux Seven Nation Army des Whites Stripes, et Still D.R.E de Docteur Dre et Snoop Dogg sont devenus cultissimes grâce à des motifs d’une efficacité prodigieuse, chacun dans un style de musique bien différent.
Tâchons donc avec cette article de répondre à cette question : Comment composer une musique avec un bon hook ?
1) DÉFINIR LE MOOD DU MORCEAU
Comment sonner « joyeux » et/ou « dansant »?
Pour sonner joyeux, l’astuce est de jouer avec le mode majeur et des intervalles majeurs. En effet le majeur apporte naturellement ce côté léger et joyeux. Par exemple les morceaux électro Lean On de Major Laser et 5 Hours de Deorro ont été composés dans un mode majeur (Si bémol majeur). C’est ce côté majeur qui donne cette couleur insouciante aux morceaux et qui donne envie de faire la fête.
Si vous souhaitez créer un hook dansant avec une suite d’accords, il faut utiliser une tonalité majeure. Par exemple le morceau Heads Will Roll, remixé par A-track et utilisé dans le film projet X possède un hook avec des accords en La bémol majeur.
Même si le mode majeur est utilisé en pop notamment , il reste tout de même minoritaire par rapport au mode mineur, car il peut sonner trop enfantin, ou bien top léger (par exemple, les comptines pour enfants comme Au Clair de la Lune et Joyeux Anniversaire sont en majeur).
Comment sonner « neutre », « sombre » ou « triste »?
Pour sonner sombre, c’est l’inverse. L’astuce est de jouer avec le mode mineur et des intervalles mineurs. Le mode mineur est le mode utilisé dans la plupart des musiques qu’on écoute.
Utilisé dans des styles comme la Trap, le rock et le métal, la pop, l’électro, la soul et la variété. Il peut aussi bien sonner « neutre » c’est à dire ni particulièrement triste, ni particulièrement joyeux, qu’avoir un vrai côté sombre qu’on retrouve dans des styles de musiques légèrement moins grand public et plus agressifs (Trap, Techno, Dubstep, Trance, Hardstyle).
Par exemple, la musique Animals de Martin Garrix est en mineur, tout comme Lucid Dreams de Juice World, et Chargé de Kaaris par exemple.
Évidemment, il faut laisser parler son feeling sans trop se poser de questions, et rien n’empêche de mélanger majeur et mineur, mais si on cherche un mood précis, il y a quelques astuces à suivre.
2) FAIRE UN BON CHOIX D’INSTRUMENT
Les VST incontournables
Que ça soit avant ou après avoir trouvé le mood du morceau et ce fameux hook, choisir le bon instrument qui jouera ce motif est très important. En effet, il sonnera différemment suivant les caractéristiques de l’instrument comme le timbre et les effets qui lui seront appliqués. Une fois votre mélodie enregistée, jouez la avec différents instruments, vous pourriez être agréablement surpris.
S’il est possible d’enregistrer un instrument acoustique avec un micro ou d’utiliser des samples, on préfèrera la majorité du temps se servir d’un instrument virtuel.
Un hook peut aussi être une voix chantée par un ou une chanteuse. En effet, comme dans la plupart des morceaux pop par exemple, c’est la voix qui est l’élément le plus mis en avant. Pour approfondir vos connaissances sur les voix, découvrez notre article sur comment enregister et mixer une voix ?
Les VST de Logic Pro X
Parmi les incontournables du hip hop et de la trap :
On retrouve les sons de synthétiseurs de cordes, comme dans In Da Club de 50 Cent, les marimbas, comme dans Feeling de Juice World, les cloches (bells), comme dans Rêves Bizarres d’Orelsan ft Damso, les pianos et claviers, comme dans Salé de Niska, les cuivres (brass) comme dans Trophies de Drake, les guitares et autres cordes, comme dans Bitch de Lefa ft Vald , les flûtes, comme dans Praise The Lords de A$AP Rocky, les voix pitchées, Comme dans Taste de Tyga.
Parmi les incontournables de l’électro :
On retrouve bien sur énormément de synthétiseurs dans toutes les musiques électroniques, du plus soft au plus agressif, des voix pitchées comme Turn Down For What de DJ Snake, des « brassy bass » le mélange d’une basse et de cuivres, comme dans Intoxicated de Martin Solveig, et dans les genres chill, la guitare est très utilisée, comme dans Are You With Me de Lost Frequencies.
Créer ses propres instruments virtuels
Si certains instruments sont devenus incontournables, ça peut vouloir dire que notre hook sonne « déjà entendu » et manque d’originalité. Pour avoir son propre son, on peut le créer en partant de zéro avec un synthétiseur, en gérant l’enveloppe ADSR (Attack, Decay, Sustain, Release) et en appliquant les effets qu’on souhaite (reverb, Delay, distortion etc…), ou bien utiliser une astuce (sur Logic Pro) qui consiste à prendre un instrument virtuel, un piano par exemple, puis lui appliquer des pédales d’effet de guitare, dispos dans effets audio > pedalboard.
Pour apporter la touche finale à vos sons, découvrez dans cet article 10 plugins d’effets gratuits.
3) RESTER SIMPLE ET EFFICACE
Ne pas en faire trop
Pour que le hook soit efficace, il ne faut pas que la mélodie soit trop sophistiquée, il faut utiliser des rythmiques simples, comme les noires (une note par temps), et les croches (deux notes par temps).
Par exemple, le hook de Play Hard de David Guetta et composé uniquement de noires et de croches. Une autre astuce assez évidente est de ne pas composer un motif trop long, pour que l’auditeur puisse le ressentir et le retenir. En général, la plupart des hooks durent soit 2, soit 4 mesures (un nombre de mesures paires).
Rendre la mélodie mémorable
Lorsqu’on compose un hook, un des buts est qu’il reste en tête, et pour ce faire il y a quelques astuces simples :
- Utiliser la gamme pentatonique : Composée de 5 notes, c’est la gamme la plus utilisée en musique occidentale pour composer des mélodies et faire des solos. Elle sonne donc naturellement bien à l’oreille et est très efficace.
- Utiliser les répétitions : En effet, si un hook dure 4 mesures, c’est la plupart du temps le motif rythmique des deux premières mesures qui sera répété avec quelques nouvelles notes, pour créer un effet de conclusion de la phrase mélodique. Ainsi, l’auditeur comprend inconsciemment le hook rapidement et peut le chanter. Le hook de Play Hard de David Guetta en est un bon exemple.
- Placer le motif à des moments stratégiques de la musique : l’astuce (qui concerne plutôt les morceaux électro) est qu’une fois la mélodie composée, on peut encore la mettre en valeur en la plaçant lors des temps forts du morceau, par exemple après une intro et une montée, après un couplet en guise de refrain, ou après un pont par exemple, ça donnera de l’énergie et de l’émotion à votre hook.
En résumé, si composer un hook entraînant peut paraître laborieux, il y a tout de même quelques astuces qui permettent d’y voir plus clair. Il suffit de trouver un mood, un instrument sympa, et de composer efficacement (dans l’ordre qu’on veut). Le feeling reste bien sûr primordial pour cet exercice et chaque artiste a sa « recette perso ». L’important étant de créer un morceau qui plaira à notre public et qui lui restera en tête, le hook pour faire danser les gens.
Pour aller plus loin après avoir composé votre morceau mémorable, découvrez notre article sur le mastering.
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